Arrivée à Nouméa - Escale 1er jour

Vendredi 25 avril

6 heures sur la passerelle, je ne désempare pas. C’est le meilleur moment de la journée, ce serait dommage de le rater. Je salue Oleksiy qui est de quart jusqu’à 8 h et qui doit tracer la route maritime pour Nouméa. Cet endroit est particulièrement difficile car nous allons naviguer entre des « cailloux » comme on les appelle ici, des îlots, des îles tels L’ïle de Pins, l’île aux canards, l’île Maître, Les îles Loyauté un peu plus loin. Le Pilote monte à bord avec un petit peu de retard… J’ai dégringolé les échelles à toute vitesse pour le voir s’accrocher à l’échelle de corde. Cà y est j’ai mon scoop… J’ai d’abord vue arriver la Pilotine (c’est le bateau qui amène le Pilot jusqu’au cargo.). secouée par des vagues assez importantes. C’est très beau à voir. On se croirait devant un reportage TV. J’ai fait quelques photos qui me plaisent bien. Bon, lui est remonté par l’ascenseur avec le 3ème officer, venu le chercher et moi, comme ils ne m’ont pas proposé de remonter avec eux (le boulot c’est le boulot, plus personne ne te voit !!), j’ai remonté les 14 échelles extérieures (14 marches chacune !) un peu glissantes par les embrums avec mes petites jambes… Bon, on dira que c’est de l’entretien quotidien HUM !

Au fait, je ne vous ai pas expliqué ? Le Pilot, c’est un « Monsieur » qui monte à bord de tous les bateaux dépassant 90 mètres de longueur (info transmise par mon Pote du Cargo Club, ancien capitaine au long cours et qui a ensuite été Pilote du Port de Marseille, où plusieurs fois il a eu à piloter le bateau de Tapie qui faisait 92 mètres !) pour les guider dans les entrées de ports. Il est donc déposé par un petit bateau : la « Pilotine » qui attend le cargo en mer parfois jusqu’à 3 heures avant son stop dans les ports. Dans le cas présent, il est monté à 9 h 15, nous devrions arriver au Port de Nouméa à 12 h 30. Le chenal est difficile avec des profondeurs très variables, des cailloux à peine visible à droite ou à gauche signalés par des bouées… Bref, il faut bien connaître la « passe » (Le canal Woodin) pour accéder sans encombre à bon port.L’approche du Port autonome de Noumea est superbe. Je resterai 3 h 30 sur la passerelle à découvrir tous ces paysages, faire des croquis…

Nous passons près de l’île des Pins : cet arbre est un arbre endémique à la Nouvelle Calédonie : le pin colonial encore appelé le Pin « Arocarias ». Il a une forme bien spécifique et on le retrouve sur toutes les îles environnantes.

Aux dernières infos recueillies, il faut avoir été Capitaine au Long Cours avant d’accéder à ce poste (du moins en France et en Métropole). Dès qu’il monte à bord, le silence et la discrétion en passerelle sont requis. Le Capitaine lui confie son bateau jusqu’à l’amarrage et surveille tout de même les ordres transmis par le Pilot au Timonier : two nine zéro - midship (qui signifie barre à zéro) etc…

qui sont répétés par le timonier lui même pour confirmer l’info transmise. En principe, le Pilot ne communique pas avec les passagers mais là comme il est français

(nous sommes en Nouvelle Calédonie !!) le French le questionne, le questionne, le questionne !.Alors, je lui dis que ce n’est pas bien de distraire le Pilot… D’un autre côté, il a drainée une info intéressante : l’adresse d’un petit resto sympa pour ce soir à Nouméa car pour une fois, l’escale durera plus longtemps : 24 à 29 heures et donc, nous avons la permission de 22 heures pour rentrer à bord. Les Anglais, eux, loueront une voiture et iront passer une nuit dans la montagne pour découvrir des populations locales… Pourvu qu’ils ne rencontrent pas de cannibales !! Nous descendons du bateau à 13 h 30 - taxi puis direction le Centre ville. Arrêt obligatoire à l’Office du Tourisme. Une Mélanésienne super sympa nous renseigne en français.. Petite station d’une heure Place des Cocotiers où l’on rencontre des personnages typiques et atypiques, on peut s’asseoir sur un banc et se brancher sur la Wifi publique gratuite… Pas très évident tout çà. C’est aussi là un lieu de rendez vous bien connus pour autochtones et touristes. De très beaux arbres, un kiosque, et le souci de préserver et faire découvrir la flore locale. Bref, je décide d’aller prendre une bière locale aussi ! « Number One » au West café et là, je me connecte sans problème. Le French me rejoint vers 17 h 30 après avoir fait un tour de ville à pied.. (petit le tour !) LeTemps a passé, il est 18 h 30, je ne sais plus l’heure qu’il est en France mais j’appelle mes petits pendant que le téléphone portable capte un réseau. C’est sympa. Ils ont plein de choses à me raconter. J’adore mais la communication ne dure pas trop longtemps. Tant pis.

Puis, nous nous dirigeons à pieds vers le « Zanzibar », le restaurant dont nous a parlé le Pilote : ce n’est pas très loin et comme nous avons le temps, il est 18 h 30. La nuit est tombée sur Nouméa et la place des Cocotiers s’est vidée. Nouméa le soir, c'est comme partout, c’est mort nous dira la mélanésienne de l’Office du Tourisme.

Nous cherchons ce resto, nous le trouvons, un balcon au dessus de deux portes de garage.. Cà ne paye pas de mine. Nous entrons, surprise, un accueil très chaleureux, une très belle décoration, un côté intime.. Bref, il est trop tôt pour dîner… alors il faut attendre une heure, oui mais nous devons être au bateau à 22 heures ce soir ?? Bon , on nous propose de nous installer, le personnel ira prendre son dîner tranquillement pendant que nous patienterons avec une bonne bouteille de « Saumur Rouge ». Dîner

parfait en qualité et en service. Nous repartirons en taxi au bateau.. Le taxi dans ces îles est très courant, et pas trop cher… Arrivée au bateau, contente d’être revenue dans ma carrée. Je suis fatiguée, comme à chaque escale. Je me couche en savourant le côté merveilleux de ce voyage. 😊

Escale à Nouméa 2ème jour

Samedi 26 avril

Petit déjeuner comme d’habitude à 7 heures. Nous essayons de nous mettre d’accord sur l’organisation de la journée avec Jean Pierre. Heureusement, nous ne sommes que deux, les anglais ont passé la nuit dans l’île. Bref après bien des tergiversations, nous décidons d’aller au Musée DJIBAO où de plus, cette journée du 26 avril est la journée de l’Igname (tubercule sacré, base de l’alimentation kanak traditionnelle, qui rythme le calendrier social coutumier et symbolise la fidélité aux ancêtres et l’attachement à la terre… Sic) Plusieurs animations sont prévues, cela peut-être intéressant. Je décide d’accompagner Jean Pierre mais sans faire la visite du Musée. Nous avons à Paris le Musée des Arts Premiers qui retrace très bien toute cette histoire, et les sujets de l’exposition pour la plupart sont prêtés par ce Musée Parisien.

Par contre l’ambiance fête locale ne me déplaît pas mais je tiens à n’y pas passer la matinée car je tiens à découvrir Nouméa lors d’un tour de ville en taxi. Jean Pierre : Non.

Bon, à la descente du bateau, nous sommes remarqués par un « Expert Maritime », qui prêt à repartir après avoir constaté l’état du catamaran que nous transportons depuis le Havre et qui sera déchargé à Nouméa, nous propose de nous emmener en ville et pourquoi pas jusqu’au Musée ?

Très sympa : 25 minutes de trajet. Et nous voici à l’entrée… Trop tôt pour Jean Pierre..

Moi, je m’adapte… Il finit par rentrer au Musée pour la visite prévue, je m’installe dans un beau jardin pour transmettre mes petits billets et vers 10 h 30, je décide de quitter ce lieu où finalement, rien ne bouge en animations sauf, la préparation du plat local (le bougnat).

J’ai l’impression de perdre mon temps. Je demande un taxi, Jean Pierre m’accompagnera sans grande conviction…

Au final, 1 h 30 de taxi avec un chauffeur qui nous sert de guide et nous fera faire le tour de ville que j’espérais (Baie de Sainte Marie Pointe de Ouen Toro, l’Anse Vata, par laquelle est arrivé notre bateau, entre l’ïle au Canards et l’Îlot Maître, La baie des citrons -un petit Cannes ou un petit Nice plutôt vu que Nouméa est jumelée avec Nice depuis 1985 - La baie de l’Orphelinat et le Port Moselle pour finir le tour de ville),et voir le maximum de Nouméa dans le temps imparti… Je suis ravie. Ravie d’avoir découvert cette ville par très beau temps, avec des panoramas à couper le souffle. Arrêts photos. Ce calédonien d’adoption nous laissera en centre ville où Jean Pierre tient à faire un dernier achat. Nous rentrerons à pied. Dur, Dur…

jusqu’au bateau sous une chaleur torride… pour 13 h 30. Nous n’avons pas déjeuné.

Une bonne douche et çà repart..

16 h 30 - Un nouveau Pilote monte à bord pour accompagner le Manet lors de sa sortie du Port. Celui ci, très sympa expliquera que ce sont ses deux dernières sorties en mer.. Il prend sa retraite ce soir !! Nous quittons le quai à 17 h 00. Toujours aussi majestueusement, sans bruit. Le coucher de soleil est superbe sur Noumea. Le chenal est assez accidenté, mais les Pilotes sont tellement expérimentés que nous pouvons leur faire confiance. Toutefois, une certaine tension règne comme à chaque entrée et sortie de Port , sur la Passerelle. Le Pilote nous abandonne à 18 h 30. Le Manet peut continuer sa route vers Sydney.

Sydney sera notre prochaine escale : 1053 miles : 2 jours, 7 heures et 25 minutes l’arrivée devrait se situer Mardi 29 avril à 15 heures. Tout cela est très précis mais jamais respecté. Je m’en fiche, il n’ y a plus d’heure ni de jour pour moi… Je vogue au gré des décisions…