Savannah

vendredi 30 mai

Ce matin, lever très matinal. J’étais à 5 h30 sur le Pont. Nous sommes déjà bien engagés sur la Rivière Savannah lorsque j’arrive en passerelle. Les lumières de la ville clignotent à bâbord e,t à tribord, la lande se repose sous un épais brouillard matinal.

Sur la passerelle résonnent toujours les mêmes ordres que je comprends davantage maintenant puisque Oleksiy me les a expliqués. Alors j’observe le Timonier très concentré. Chacun ici fait les cent pas pour se détendre sauf lui bien sûr : il ne lâche pas la barre quand même…

Nous arrivons au ralenti à 4 noeuds de vitesse et passons devant le centre de Savannah. Tout à l’heure, c’est là, au bord du fleuve que je compte me rendre pour vous transmettre les infos… Il fait beau et chaud.

Je suis l’arrivée du Manet jusqu’à l’amarrage. Les manoeuvres sont passionnantes. Chaque arrivée dans les ports est différente, en fonction de la configuration du port, de son approche (haute mer, chenal, atolls, rivière) de l’heure nocturne ou diurne et là, je me régale..,Nous avons deux pilotes à bord ?? un troisième monte à bord juste pour positionner le bateau au quai prévu après le demi tour qu’il effectue dans un mouchoir de poche. Arrivée à 7 heures du matin. Démarches de routine, immigration… cela se passe plutôt mieux que la première fois, les policiers américains sont souriants, je passe en dernier après être arrivée la première au bureau, car le personnel a priorité sur les passagers (ce qui est bien normal) et ensuite les colocs m’ont volée la priorité. Pas grave… J’ai le temps : je suis devenue patiente et tolérante !! Donc je passe en dernier et un Policier avec un grand sourire commence à me parler… dialogue court mais sympa et en plus je comprends tout… alors vu l’ambiance détendue j’ose demander un tampon sur mon passeport à la femme qui s’occupe de tamponner les autorisations de sorties : çà y est je l’ai… le Capitaine est surpris mais content car habituellement, personne ne demande et les passeports sont stockés dans une boîte une fois la vérification effectuée.. Je n’en demanderai pas plus quand même, un tampon sur mon carnet de voyages ?? Non. Tant pis.

Donc nous sommes fin prêts pour aller à terre. Il est 8 h 30. Le Capitaine se moque de nous, en disant que le Mission bus n’arrivera pas avant une heure.. Qu’à cela ne tienne, nous nous engouffrons dans l’ascenseur et préférons attendre en haut de l’échelle. Le chauffeur arrive nous embarquons les passagers et le capitaine accompagné du second officier mécanicien, du second officier et puis ??? Je ne sais plus.

Arrivée à la porte de contrôle de sortie du Port, Tommy n’a pas son billet de sortie ni son passeport ? Déveine, il faut retourner au bateau, mais l’échelle de coupée est déjà remontée ? alors Oleg téléphone à son second en lui demandant de trouver le passeport dans la cabine de tommy.. Il ne comprends pas tout et après 10 minutes, un appel : il prévient le capitaine qu’il a tout retourné dans sa cabine (celle du Capitaine), il a regardé partout… sous le matelas, dans la baignoire, dans les tiroirs… Bref pas de passeport… : Mais non Oleksiy, il faut chercher dans la cabine de Tommy et non dans la mienne… C’est le passeport de Tommy qui nous manque.. Bon, une franche rigolade. Un peu de temps perdu quand même mais aujourd’hui nous avons un grand temps d’escale prévu (6 à 7 heures)… Arrivée matinale à Savannah. Je suis la seule à vouloir être déposée en Centre ville au Hyatt Hotel : Super !. Les autres seront conduits directement au Savannah Mole = centre commercial où l’on trouve tout… Et pourtant, lorsque je sors du minibus avant tout le monde, pensant être seule pour la journée (Ouf), le french descend en même temps. Il a changé d’avis….

Au secours… Alors je lui dis : si tu veux bien, on se retrouve au rendez vous de retour fixé à 15 h 30 devant le Hyatt. Un peu surpris ? et puis me voilà partie pour un bon bol d’air. Je traverse, m’engouffre dans un magasin, première chose pour moi, écrire quelques cartes postales à mes petits… Je trouve un vendeur charmant qui m’explique un peu les différentes choses à voir à Savannah, l’endroit du bureau de poste pour les timbres, comment faire un tour de ville etc… Quelle grande liberté…

Je découvre donc le centre de cette petite ville charmante, apparemment reposante,

des squares partout, le soleil, un peu ville pour curistes : tranquille… Un endroit où j’aimerais retourner. Je me promène pendant deux heures, fais mes quelques courses, pendant que les autres se sont engouffrés dans un centre commercial… Quelle idée.

Bon je décide de retourner au café « Spanky’s » près de la rivière pour me reconnecter sur la Wifi déjà enregistrée dans mon ordi, cela me fera gagner du temps.
Le café n’étant pas encore ouvert à la clientèle, il m’accepte tout de même. Je m’installe dans un coin tranquille, on me sert un grand verre d’eau avec glaçons en attendant l’ouverture.. aux petits oignons (à ce propos je vous parlerai après des oignons qui voyagent avec nous !!!). Quand je dis grand verre, c’est grand verre, taille

« américaine », et c’est pareil pour le café ou le coca et quand vos verres sont vides, ils les remplissent à la tirette.. Je n’ai pas croisé une personne en ville qui ne soit en train de boire d’énormes jus de fruits, de coca, de limonades ou en train de sucer d’énormes glaces. Cela fait partie de leur vie, ils partent au boulot ou ils se promènent en absorbant toujours quelque chose. Comment s’étonner du surpoids ?? Ici, je parais anorexique et pourtant…

Je reviens à ma connexion… Je m’installe et commence à vous transmettre mes billets… Mais c’est très long deux semaines et demi.. Je pense donc rester là pour grignoter quelque chose moi aussi à midi. Et tout d’un coup, je vois le French arriver… Pas trop compliqué de me retrouver, il savait que je cherchais ma connexion et que sans doute je reviendrais au même endroit qu’à l’aller. Bref, il me dit « pas encore terminé tes transmissions ? le « Ben, alors ! » contenu, » se lit sur son visage…» Non, JP, c’est mon problème… Nous déjeunerons ensemble : un « Fish and chips » très bon, très gras (çà fait du bien un peu de graisse)… très copieux. Je me laisse aller à une petite faiblesse. Ce soir, ce sera soupe sur le bateau : en fait, ce sera pâtes à l’ordinaire et raisin..

Bon, l’après midi passera ainsi. Je continue mes devoirs et ensuite, je me branche sur Skype. Je réussi à communiquer avec mes petits enfants du nord qui paraissent très sages et auraient plein de choses à raconter. Mais le temps passe. JP est toujours là à vivre « ma vie ». Je n’ai pas le temps ni l’envie de faire le tour de ville que j’avais prévu de faire seule. Ce mec est adorable mais je crois, que seul, il est perdu… Moi c’est le contraire…

Demain 1er juin, Philadelphie : en principe, 10 heures d’escale… On verra !

Retour au Manet avec le Mission Bus qui nous reprendra devant le Hyatt à 16 h 10. Un peu d’attente. Le bus est déjà plein de mariners et d’un Officier opérant sur un autre bateau. Je me surprend à amuser la Galerie en anglais. Bravo, brigitte tu progresses.. Bref, beaucoup d’éclats de rires. Chacun essayant de me parler en français..

Arrivée sur le bateau avec une demi heure de retard mais ce n ‘est pas grave, le Manet ne quittera le quai qu’à 19 heures.. Bonne douche, calme retrouvé, le temps de diner et retour en passerelle pour le départ. Toujours fascinant. Je resterai là jusqu’à la nuit tombée, devant nous un autre porte containers, ce qui me permettra de voir évoluer ces gros bateaux sur les nombreux méandres de la rivière. Un virage à gauche, un virage à droite, midship.. SUPER

Lorsque je quitte le pont, il fait nuit, nous avons encore à peu près une heure sur la rivière.
Très belle journée.
Je vous embrasse tous. La matelote.